Lorsque l’autorité de régulation de l’Internet ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) avait commencé à distribuer des adresses IP et des noms de domaine en 1998, il n’y en avait que quelques-uns : .com, .edu, .mil, .org, .net, ainsi que les domaines de premier niveau (TLDs ou Top Level Domains) pour différents pays.

Alors qu’Internet devenait de plus en plus populaire, les entreprises ont réclamé de nouveaux suffixes de domaine comme .tv, .mobi, .biz, .info ; et d’autres TLDs ont été ajoutés.

Certains sites pornographiques voulaient également le domaine .xxx. D’autres personnes qui voulaient bloquer le porno pensaient que déplacer le porno vers .xxx pourrait consister en quelque sorte à créer un quartier de prostitution sur Internet, ce qui signifie que les sites pornographiques pourraient être contenus dans une zone.

Le TLD .xxx est entré en service en décembre 2011 et l’attribution des noms de domaine a été confiée à ICM Registry, une entreprise à but lucratif de Fort Lauderdale, dont le propriétaire s’attendait à gagner 200 millions de dollars par an. Mais de nouvelles idées génèrent de nouvelles controverses. Ceux qui ont payé ou passé des années à construire leur marque ne voulaient pas voir quelqu’un d’autre obtenir un raccourci gratuit en remplaçant tout simplement .com par .xxx, ce que la règle n’aurait pas d’ailleurs permis. D’autres s’y sont opposés pour des raisons morales.

La controverse du domaine XXX

L’administration Bush s’était opposée au domaine .xxx et avait demandé à l’ICANN de rejeter la proposition. À l’époque, le ministère américain du Commerce avait une certaine influence sur l’ICANN, de sorte que l’objection de la Maison-Blanche avait du poids.

Les États-Unis sont la force motrice derrière l’ICANN, mais ils ont transféré davantage de responsabilités à d’autres gouvernements. Cnet avait expliqué que l’ICANN était censée représenter les intérêts de la planète et elle ne voulait donc pas perdre sa crédibilité en cédant à la pression politique des États-Unis.

Le ministère du Commerce avait reçu plus de 6 000 emails s’opposant au nouveau domaine. Des groupes politiques conservateurs avaient toutefois fait pression, de même que les politiciens qui, en l’an 2000, avaient proposé cette idée comme un moyen de contenir la pornographie en un seul endroit.

L’ICANN avait fini par retarder d’un mois l’attribution du contrat au nouvel administrateur de domaine.

Poursuites judiciaires

Certains propriétaires de sites pornographiques avaient poursuivi l’ICANN en justice en affirmant « […] que le nouveau domaine .xxx est un monopole et une dépense inutile pour les opérations commerciales ». Ils se plaignaient du coût de l’enregistrement de noms pour que d’autres ne les prennent pas et nuisent à leur marque. Ils ont retiré leurs plaintes après 2 ans de litige.

Questions relatives aux marques

Inventa est une organisation dédiée aux marques et aux brevets. Elle avait déclaré que ICM Registry avaient créé le domaine .xxx pour les raisons suivantes:

Le nouvel espace des noms a été créé pour promouvoir une approche responsable du contenu pour adultes sur l’Internet et offrir des indications claires sur son emplacement en ligne.

Dans un commentaire, Inventa avait écrit : « Il y a eu des objections de la part des groupes de défense des droits civils, des marques mondiales, de l’industrie du divertissement pour adultes et même des groupes de parents. Il semble que personne n’avait aimé l’idée, à part ICM Registry lui-même. »

Selon Inventa, il y a deux types d’organisations admissibles au nouveau suffixe .xxx, à savoir :

  • Celles qui possédaient déjà le domaine .com correspondant ou celles possédant un autre domaine et qui avaient déjà une marque déposée.
  • Les sociétés qui avaient une marque déposée et qui voulaient enregistrer ce nom pour empêcher les autres de le faire. Par exemple, coke.xxx a été enregistré par ICM Registry comme un nom réservé.

En y repensant, était-ce une perte de temps ?

Rétrospectivement, vous pourriez probablement conclure que tout cet effort n’était que vaine. Les sites pornographiques les plus fréquentés n’utilisent même pas .xxx.

Aujourd’hui, les organisations misent sur le filtrage de contenu pour empêcher les utilisateurs d’ordinateurs d’accéder à des sites web ou à des contenus inappropriés, ou comme mesure de sécurité préventive pour empêcher l’accès à des hôtes de malwares connus.

WebTitan est par exemple l’une des solutions de filtrage de contenus. Il utilise le filtrage d’URL, la classification en temps réel, les listes noires, les filtres de mots-clés, etc., pour bloquer efficacement la pornographie au travail, à l’école ou à l’université.

Et si vous pensiez que l’accès à la pornographie sur le lieu de travail n’était pas un gros problème, alors, détrompez-vous :

  • Selon une étude, 70% des accès à la pornographie en ligne ont lieu pendant la journée de travail, c’est-à-dire entre 9h et 17h.
  • 20 % des hommes et 13% des femmes admettent avoir téléchargé du porno au travail.
  • Sur 500 professionnels des RH interrogés, les 2/3 ont déclaré avoir trouvé de la pornographie sur l’ordinateur de leurs employés.